Comprendre la communication sur les risques et l’engagement communautaire pour rassurer les populations dans les situations d’urgence
Le ministère de la santé et de l’hygiène publique en collaboration avec l’OMS a organisé une série de sessions de formation sur la communication sur les risques et l’engagement communautaire avec un volet relatif au média training. L’objectif de ces formations est de renforcer les capacités des acteurs en charge de la réponse aux urgences sanitaires sur la communication en situation de crise.
Lors de la gestion des urgences sanitaires, les demandes en informations sont élevées et les interactions entre les populations et les acteurs de la réponse deviennent fortes et intenses. Les défis en communication sont grands. Les populations ont besoin de comprendre les risques auxquels elles font face et comment s’en protéger. Les acteurs de lutte se doivent de rassurer les populations à travers la diffusion de messages clés adéquats. Ces moments d’interaction surviennent souvent dans un contexte de rumeurs, amplifiées par les plateformes d’information et de communication notamment les réseaux sociaux, de croyances et de pratiques culturelles qui mettent à rude épreuve l’exercice de la communication elle-même.
La gestion des récentes épidémies d’Ebola en République démocratique du Congo, la pandémie de la Covid -19 en cours ont démontré la nécessité d’une communication efficace lors des flambées épidémiques.
Depuis 2015 le Burkina Faso connait une crise sécuritaire sans précèdent, doublée de la pandémie de la Covid 19 en 2020. A la date du 30 avril 2022, le Burkina Faso comptait 1.902.150 déplacés internes selon le Conseil national de secours et de Réhabilitation (CONASUR). L’interruption des services de santé dans 183 formations sanitaires de 8 régions a privé l’accès aux soins à plus de 2 millions de personnes dans les zones à défis sécuritaires. La promiscuité expose les populations à d’énormes risques sanitaires.
Les présentes sessions de formation ont réuni 213 acteurs du secteur de la santé composés des membres du cabinet, du Secrétariat général, des directeurs généraux et transversaux du ministère de la santé, les directeurs régionaux de santé, du Centre des opérations d’urgences, des responsables de la promotion de la santé, des chargés de communication des hôpitaux et médecins chefs de districts verront leurs capacités renforcées. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le ministre de la Santé et de l’hygiène publique qui avait à ses côtés le ministre de la Communication, de la culture, du tourisme et des arts, ainsi que le Représentant par intérim de l’OMS au Burkina Faso et le Gouverneur de la Région du Centre Ouest.
Le Représentant par intérim de l’OMS au Burkina Faso a dans son discours souligné l’importance de la communication lors des situations d’urgence en ces termes « Lorsqu’une épidémie survint, très souvent il y a tout un mécanisme à mettre en place pour pouvoir réagir. Cela peut prendre du temps. Il y a des ressources à mobiliser et cette mobilisation de ressource peut trainer. L’élément le plus important qui soit disponible au niveau de la population, c’est l’information. Lorsqu’il y a la bonne information, lorsque les acteurs sont suffisamment capacités, ces acteurs peuvent distiller des informations qui permettent à la population de prendre des dispositions afin de mitiger les risques ».
Ces sessions de renforcement de capacités se tiennent pour la deuxième fois au Burkina Faso à un moment où le pays connait une épidémie de choléra comme l’a signifié le ministre de la santé et de l’hygiène publique, le Dr Robert Kargougou « Cette formation se veut encore plus utile dans le contexte actuel de crise sanitaire marquée par l’apparition d’un cas de choléra dans le pays ou des actions de communication doivent être intensifiées ».
Des modules relatifs à la communication sur les risques, le media training, le dialogue communautaire, l’utilisation des médias sociaux, les déterminants sociaux de la santé, l’infodémie les sciences comportementales seront entre autres partagés etc.
Le Représentant par intérim de l’OMS au Burkina Faso rassure les autorités burkinabè de la continuité de cette initiative afin d’étendre la formation à d’autres acteurs qui ne sont pas du secteur de la santé, afin de constituer une masse critique d’agents qui peuvent être impliqués dans la gestion des urgences lorsque survint un évènement de santé de publique.
Dr Seydou Barro, Directeur général du Centre Hospitalier Universitaire Sourou SANOU(CHUSS) a exprimé sa satisfaction aux initiateurs de l’atelier au nom des participants de la 4è session. Pour lui « Je voudrais remercier tous ceux qui ont travaillé à ce que cet atelier ait lieu pour la pertinence du thème. Nous avions beaucoup de lacunes dans ce domaine et nous sommes souvent enfermés dans la technique, oubliant que la santé va au-delà de la technique. Nous allons continuer à travailler avec les ressources qui ont été mises à notre disposition, tout en espérant que d’autres initiatives viennent compléter ce que nous avions appris. »